Premier cas d’aligneurs dentaires : comment bien choisir le cas à traiter ?

Si vous êtes un dentiste omnipraticien désireux d’intégrer les aligneurs dentaires dans vos services, il est essentiel de bien choisir votre premier cas pour garantir le succès du traitement et la satisfaction de vos patients. La sélection des cas est une étape cruciale, car elle permet de débuter avec des cas de difficulté facile à moyenne, adaptés aux praticiens débutants. 

Cet article vous orientera à travers les critères essentiels pour identifier les cas les plus appropriés à traiter avec les Aligneurs Français et vous aidera à savoir quand il est préférable de rediriger les cas plus complexes vers un orthodontiste.

Les étapes à suivre pour bien choisir son premier cas d’aligneurs dentaires

Pour bien choisir les cas à traiter, il est important de suivre un protocole précis. Nous vous proposons ici les étapes clés de l’examen clinique, qui vous aideront à évaluer la complexité d’un cas. Il est toutefois crucial de comprendre que cette évaluation repose sur une analyse combinée de plusieurs facteurs, dont nous parlerons en détail ci-dessous. 

Si vous avez des interrogations quant à la complexité d’un cas, nos experts cliniques sont disponibles pour vous apporter leur soutien.

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1. L’Examen clinique

L’examen clinique en orthodontie présente des particularités par rapport à celui réalisé en dentisterie générale.

En orthodontie invisible, une attention particulière sera portée sur les aspects suivants :

– L’occlusion antérieure et postérieure ;

– Les fonctions orales ;

– Les articulations temporo-mandibulaires ;

– Les antécédents de traitement orthodontique ;

– L’état parodontal ;

– Les problèmes respiratoires éventuels.

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L’évaluation de l’occlusion

Il est essentiel de déterminer la classe d’angle molaire et canine lors de l’examen clinique :

  • La classe II se caractérise par une position distalée des dents mandibulaires par rapport aux dents maxillaires.
  • La classe III se définit par une position très mésialée des dents mandibulaires par rapport aux dents maxillaires.

Il est également nécessaire de mesurer l’overjet et l’overbite pour sélectionner les cas :

  • L’overjet est la distance horizontale mesurée entre le bord libre des incisives supérieures et celui des incisives inférieures dans le sens antéro-postérieur.
  • L’overbite est le recouvrement vertical mesuré en projetant le bord libre des incisives supérieures sur la surface vestibulaire des incisives inférieures.

Les cas avec une classe II supérieure à 2 mm associée à un overjet supérieur à 4 mm doivent être orientés vers un orthodontiste.

L’examen des fonctions

L’examen des fonctions comprend l’évaluation de la déglutition, de la mastication et de la respiration :

  • La déglutition est considérée comme dysfonctionnelle si une interposition linguale antérieure remplace la pointe linguale qui devrait se poser sur le palais pendant la déglutition.
  • La respiration doit être nasale ; une respiration buccale ou mixte peut indiquer un problème squelettique de déficit transversal.

Lorsque la dysfonction est associée à une endognathie (un maxillaire plus petit que la mandibule), le cas doit être orienté vers un orthodontiste.

L’identification des problèmes articulaires

Les problèmes articulaires doivent être identifiés, car ils sont souvent associés à des problèmes occlusaux, notamment dans les classes II ou les supraclusions. Ces cas nécessitent une orientation vers un orthodontiste.

Etude des antécédents de traitements orthodontiques

Les antécédents de traitements orthodontiques doivent être pris en compte, car certains traitements antérieurs peuvent provoquer des résorptions radiculaires, ce qui peut contre-indiquer un nouveau traitement orthodontique.

Contrôle de l’état parodontal

L’état parodontal influence le plan de traitement. Par exemple, en cas de parodontite généralisée, il est préférable de stabiliser d’abord la condition avant d’envisager un traitement orthodontique. Si la parodontite est localisée, il est essentiel de préciser dans la prescription de ne pas bouger les dents affectées par une défaillance du parodonte.

2. Évaluation de la dysharmonie dento-maxillaire

La dysharmonie dento-maxillaire (DDM) se réfère à la différence entre la taille de la mâchoire et la somme des diamètres mésio-distaux des dents.

Lorsque cette différence est positive, on parle de diastèmes. À l’inverse, lorsque la différence est négative, il s’agit d’encombrement dentaire.

Pour les cas présentant un encombrement dentaire, il est crucial de quantifier ce dernier afin de déterminer si le traitement peut être effectué en interne ou s’il est nécessaire de référer le cas à un orthodontiste. L’encombrement antérieur est mesuré de la face distale d’une canine à la face distale de la canine controlatérale :

  • Encombrement inférieur ou égal à 6 mm : Ce cas est considéré comme facile à moyen, selon l’ampleur de l’encombrement et les malpositions associées. Il peut généralement être traité sans extractions dentaires, en utilisant des méthodes classiques pour créer de l’espace, telles que l’expansion prémolo-molaire, la vestibulo-version incisive, et la réduction interproximale.
  • Encombrement supérieur à 6 mm : Ce cas est jugé difficile, nécessitant souvent des extractions dentaires pour résoudre le problème d’encombrement. Dans ces situations complexes, notamment lors de traitements avec aligneurs, il est recommandé de référer le patient à un orthodontiste.

3. Classification des malocclusions selon les trois dimensions spatiales

Pour évaluer la difficulté d’un cas, il est utile de classer les malocclusions selon les trois dimensions spatiales (voir tableau ci-dessous) :

tableau

Dimension antéro-postérieure

  • Classe II : Cette malocclusion peut être d’origine dentaire, squelettique, ou une combinaison des deux. Les cas présentant une classe II supérieure à 2 mm accompagnée d’un overjet supérieur à 4 mm doivent être référés à un orthodontiste.
  • Classe III : Se caractérise par un encombrement supérieur à 2 mm avec un overjet négatif. Ces cas sont également à orienter vers un orthodontiste.

Dimension verticale au niveau alvéolaire

  • Supraclusion : Se manifeste par un excès de recouvrement vertical. Les cas où le recouvrement dépasse 4 mm doivent être dirigés vers un orthodontiste.
  • Infraclusion : Se caractérise par un manque de recouvrement vertical, avec un overbite entre 0 et 2 mm.
  • Béance : Lorsque l’overbite est négatif. Les cas avec un overbite inférieur à -1 mm doivent également être adressés à un orthodontiste.

Dimension transversale

  • Hyperdivergence faciale : Se traduit par une augmentation de l’étage inférieur du visage.
  • Hypodivergence faciale : Se traduit par une diminution de cet étage.
  • Endognatie maxillaire : Le maxillaire est de taille réduite ou présente une orientation linguale des alvéoles maxillaires.
  • Exognatie maxillaire : Le maxillaire est de taille excessive ou les alvéoles maxillaires sont orientées trop vestibulairement.

Les problèmes squelettiques comme l’endognatie ou l’exognatie nécessitent une consultation avec un orthodontiste.

4. Malpositions et mouvements dentaires

Une fois les malocclusions identifiées, il est crucial de se pencher sur les dents malpositionnées et les mouvements orthodontiques requis.

La complexité du cas augmente proportionnellement au nombre de dents à déplacer et à la difficulté des mouvements nécessaires. Les traitements deviennent plus imprévisibles et complexes lorsqu’ils impliquent des mouvements radiculaires ou verticaux, en particulier pour les dents mandibulaires ou pluriradiculées. Il est donc essentiel d’évaluer la complexité des mouvements dentaires afin de déterminer si le traitement avec des aligneurs est viable.

Pour conclure 

Choisir les bons cas pour le traitement avec des aligneurs dentaires est essentiel pour garantir des résultats optimaux et renforcer votre confiance en tant que praticien. En évaluant les malocclusions selon les dimensions antéro-postérieure, verticale et transversale, vous pourrez sélectionner des cas adaptés pour un traitement efficace.

Pour des résultats réussis, privilégiez les cas faciles à modérés. Pour les cas plus complexes, nous proposons des formations gratuites pour vous aider à traiter des situations plus difficiles.

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